Vers la création d'un centre de réhabilitation des toxicomanes à Tanger

TANGER (MAP) - La ville de Tanger abritera prochainement un centre de réhabilitation post-cure pour personnes souffrant de dépendance aux drogues dures.

Une convention de partenariat a été signée à cette effet, mardi, entre l'association marocaine des femmes entrepreneurs pour le développement économique et social (AMFEDES) et la délégation régionale de la santé de Tanger-Asilah. Le centre ambitionne d'apporter une contribution de grande utilité dans la lutte contre le fléau de la toxicomanie. Après la prise en charge médicale des toxicomanes par le service psychiatrique Hassnouna, le centre interviendra pour un accompagnement et un soutien à la réhabilitation et à l'intégration sociale des toxicomanes.

Après sevrage par traitement médical, la mission du centre consiste à épauler le malade et éviter une éventuelle rechute, a-t-on indiqué à la présentation de ce projet pilote. Intervenant à cette occasion, le Dr. Essalhi Mohamed, médecin chef du centre Hassnouna de Tanger, a souligné l'inquiétante propagation des drogues dures dans la région Nord et leurs effets néfastes sur la santé physique et mentale.

Outre les effets néfastes de la dépendance, la prise des drogues dures par injection (héroïne) présente un grave risque de santé. Le partage des seringues, une pratique courante parmi les usagers de cette drogue, est un facteur majeur de contamination par de graves maladies dont le Sida, a-t-il expliqué. Et de préciser qu'en Thaïlande la prévalence des séropositifs au sein des usagers des drogues par intraveineuse est passée de 1 à 40-pc en une seule année.

Les intervenants à cette rencontre ont particulièrement insisté sur la sensibilisation. Les patients qu'on reçoit sont souvent à un stade avancé de la dépendance et les chances de guérison, très coûteuse d'ailleurs, sont souvent minces, fait remarquer un médecin. Il s'agit de sensibiliser les jeunes contre la tentation de la drogue et les empêcher de s'engouffrer dans le terrible piège de la drogue, a-t-il estimé.

La société civile et les services concernés doivent ainsi s'investir davantage dans la prévention et la sensibilisation. Un choix dicté par l'expérience des pays développés dans la lutte contre l'usage des stupéfiants. En effet, les meilleurs centres de traitement et prise en charge des toxicomanes arrivent à peine à réaliser des taux de guérison ne dépassant pas les 30-pc des malades traités, précise un autre intervenant.

La distinction entre drogues dures et drogues douces risque de s'avérer désastreuses, indique pour sa part le Dr. Alaoui El-Hassnouni, médecin chef d'un service psychiatrie à Tétouan. Les recherches ont démontré que la quasi totalité des usagers des drogues dures sont bien passés par les prétendues ''inoffensives fumettes de joints''. Par l'effet dit ''Seuils de tolérance'', les usagers de drogues douces finissent souvent par passer aux drogues dures à la recherche d'effets dopamines encore plus puissants, explique-t-il.

La toxicomanie est un problème de santé qui nuit non seulement à l'usager, mais aussi à sa famille et à la société vu la prédisposition du toxicomane à plonger dans la délinquance et la criminalité, souligne Mme Malika Benslimane, présidente de l'AMFEDES. Et de conclure que la lutte contre la toxicomanie est l'affaire de tous et requiert une forte mobilisation de la société civile pour enrayer la propagation de ce fléau qui menace la jeunesse, le plus précieux capital de toute société.

Source: MAP, 07/03/2007

Comments

[Denis]

Bravo. Ce centre va beaucoup aider les toxicomanes à sortir de cet enfer. J'ai un ami qui bossait dans le secteur de l'investissement Scelier (fiscal.immo) et qui est tombé dans cet enfer. Il n'a pas eu l'encadrement adéquat et il est mort tout récemment. Ces gens ont besoin d'aide pour s'en sortir.