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"Tan querida Tánger" le Blog de Brahim MARRAKCHI
28 mars 2009

Rencontre africaine à Tanger sur l’approche genre dans les stratégies RH

Un panel d’experts et de responsables africains se sont retrouvés, lundi à Tanger, pour débattre de la question de l’approche genre dans les stratégies des ressources humaines (RH) et évoquer les moyens à même de permettre aux femmes un accès équitable aux postes de décision dans les administrations publiques.

tanger2La rencontre, organisée par le Centre Africain de Formation et de Recherches Administratives pour le Développement (CAFRAD), s’assigne pour objectif de relancer ce débat auprès de hauts responsables de divers secteurs administratifs du continent africain, rapporte la Map. Il s’agit de dresser un état des lieux de la situation actuelle, de diagnostiquer les insuffisances entravant la promotion des femmes dans la vie active et d’examiner les moyens et mécanismes à même d’assurer aux femmes de meilleures perspectives de carrières.

Intervenant à la séance inaugurale de cette conférence, Chihou Saleh Mohamed, expert dans le domaine de la gestion et de la réforme des secteurs administratifs, a évoqué une série de fondamentaux qui s’imposent dans l’élaboration dans toute stratégie visant la consécration de la présence de la femme dans les postes de décision. Il a particulièrement cité, à ce sujet, la ratification et l’adhésion des pays africains aux conventions internationales relatives aux droits de la femme, la nécessité de pratiquer ce qu’il qualifie de «discrimination positive» pour favoriser le quota féminin aussi bien en politique que dans les divers secteurs administratifs. L’intervenant n’a pas manqué de rappeler un autre fondamental qui devra s’imposer dans les rapports sociaux à travers la reconnaissance de la responsabilité conjointe de la femme et de l’homme dans la gestion des affaires de la famille. Une telle reconnaissance est de nature à agir en profondeur pour opérer les changements dans les mentalités et asseoir les droits civiques de la femme africaine.

Permettre à la femme africaine d’accéder aux postes de responsabilités implique aussi une action soutenue contre le phénomène des disparités dont souffrent la gente féminine dans la vie active (salaires, responsabilités) en plus de l’encouragement de l’accès des filles aux instituts supérieurs de formation, a-t-il estimé.

La faible présence des femmes dans les postes de responsabilités aussi bien dans le secteur public que privé n’est pas l’apanage des pays en voie de développement. Il a précisé, à cet égard, que de nombreuses études et statistiques démontrent qu’il s’agit d’un phénomène qui concerne aussi les pays les plus avancées en matière des libertés et d’égalité entre les deux sexes. Des études récentes ont relevé que sur 10 postes de responsabilité aux Etats Unis, seul un siège est brigué par une femme, a-t-il expliqué.  Et de reconnaître que la situation des femmes n’est pas identique pour l’ensemble des pays de l’Afrique, relevant que certains pays, dont le Maroc, ont parcouru d’importantes étapes sur la voie de la promotion de la situation des femmes.

Colette Florence, experte camerounaise dans le domaine de l’administration, souligne que malgré les résultats au dessous des attentes en ce qui concerne l’approche genre, la situation des femmes africaines a bel et bien évolué comparativement à la situation des années 60. Et d’étayer son assertion par des chiffres officiels concernant son pays. En effet, les femmes occupent 25% des 5.000 postes de responsabilité dans les différents secteurs de l’administration publique au Cameroun. Et de relativiser, toutefois, cette performance en relevant que ce taux tend vers la baisse pour les hauts postes de responsabilité au niveau des administrations centrales.

Plusieurs intervenantes à cette rencontre ont évoqué diverses raisons qui entravent une meilleure présence des femmes dans les postes de décision. Elles ont estimé que la «discrimination positive» en faveur des femmes qui a connu quelques succès dans les milieux politiques n’a pas été étendue au domaine de l’administration publique. Permettre aux femmes africaine une meilleure représentativité dans les postes de décision de l’administration, requiert en premier lieu une action de longue haleine au niveau de l’encouragement de la scolarité des filles. Sur ce chantier, il importe aussi de lutter contre le phénomène de la rupture de scolarité qui pénalise en particulier les jeunes filles en raison des mentalités et des coutumes ancrées dans plusieurs pays du continent, ont-elles estimé.

La manifestation, tenue sous le thème «Renforcement des capacités de la femme dans l’administration, la gouvernance et le leadership», ambitionne d’émettre des recommandations pour des stratégies prospectives incitant les gouvernements africains à accroître le rôle des femmes dans les processus de gestion de prise de décision aux niveaux national, étatique et local. Les travaux de la rencontre ont été répartis sur trois axes portant sur «les systèmes nationaux d’application des techniques de management public destinées à la promotion de la femme», «le développement de la carrière des femmes dans les organisations du secteur public : enjeux et défis» et «renforcement des capacités et mise en réseau en vue de la création d’un partenariat stratégique en faveur de la promotion de la femme».

MAP

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