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"Tan querida Tánger" le Blog de Brahim MARRAKCHI
30 septembre 2008

Commémoration du centenaire du grand théologien Abdellah Guennoun

En commémoration au centenaire du grand théologien Feu Abdellah Guennoun , le forum culturel de Tanger a récemment organisé en collaboration avec la Fondation Abdellah Guennoun pour la culture et les recherches scientifiques un colloque sous le thème «diversité et ouverture» à la salle de l'hôtel Minzah en nocturnes durant deux jours.

Les organisateurs ont programmé de nombreuses activités, ainsi la première journée a été consacrée à l'exposition des livres et photos sur la personnalité du défunt Abdellah Guennoun : sa vie et ses activités suivie d'un séminaire et d'une table ronde.

La deuxième et dernière soirée a été marquée par trois thèmes intéressants qui ont donné lieu à un débat fructueux, il s'agissait de la transition politique de Tanger en 1957 et Abdellah Guennoun présentée par Abdessamad Achab, conservateur de la bibliothèque Abdellah Guennoun. Le professeur Achab a longuement parlé du rôle joué par l'éminent théologien dans la politique du Royaume, de l'avis partagé par les grands politiciens nationaux et étrangers, il a été un grand historien et poète militant nationaliste et associatif, il a été également fondateur d'écoles, d'instituts d'études et de bibliothèques, membre des plus hautes instances marocaines. Feu Abdellah Guennoun est la personnalité la plus emblématique de Tanger au XX ème siècle.

Personnalité méconnue du grand public, il a joué un rôle hors du commun dans la vie politique et intellectuelle de Tanger et du Maroc, conclut-il. Cette soirée ramadanesque a été achevée par une table ronde sur la place de Tanger. Encore une fois, les intervenants ont exprimé leur préoccupation pour la régression de la culture dans la ville, en comparaison à sa situation antérieure surtout après la fermeture de l'unique bibliothèque générale existant dans la ville, la concession de l'ancien Conservatoire de musique et son remplacement par un autre incompatible avec l'histoire et la densité de la population de la ville, la fermeture et la disparition de nombreuses salles de cinéma, l'absence totale de théâtres dans la ville et la situation déplorable du teatro Cervantès, l'inexistence de complexes culturels et de salles multimédias dans une ville de plus d'un million d'habitants dont la majorité sont des jeunes, enfin, la fermeture du Musée d'arts modernes : unique en son genre au Maroc .

En conséquence et à l'exception de certaines actions louables et sérieuses, cette situation a engendré une stagnation culturelle flagrante, une marginalisation systématique de la culture locale et des intellectuels de la ville.
En parallèle, des phénomènes d'acculturation, d'aliénation et de médiocrité ont prospéré et les intellectuels de la ville sont devenus étrangers dans leur propre environnement culturel.

Les spécificités culturelles, artistiques et urbanistiques qui ont singularisé Tanger à travers son histoire millénaire ne sont plus prises en considération. Les valeurs civilisationnelles ayant contribué à la formation de l'identité tangéroise à travers les siècles et en particulier, les valeurs de tolérance, de coexistence, de convivialité et d'ouverture sur différentes cultures, langues, traditions, nationalités, religions …. ont enregistré une certaine régression.

Tout le monde se plaint de la faiblesse du sentiment d'appartenance au pays et à la ville ainsi que de la fragilité du sens de citoyenneté, de solidarité, de participation et d'association. Des phénomènes étrangers à la société tangéroise se sont propagés tels que l'immigration clandestine, la consommation excessive et le trafic de drogues, la contrebande, les fraudes fiscales, l'habitat anarchique, la dépravation, l'intolérance, l'extrémisme et le fanatisme….

Biographie

Né en 1908 à Fès, Abdellah Guennoun a appris à lire et à écrire à l'âge de six ans. Il a reçu les principes de base des sciences auprès de son père, son oncle et certains érudits de Tanger. Génie précoce, il composait des poèmes, publiait des articles. Il s'est perfectionné dans les langues espagnole et française. Au niveau politique, il avait la charge de ministre de la Justice et gouverneur de Tanger en 1957.

Au niveau scientifique, il a assumé le poste de directeur de l'institut Moulay El Hassan pour la recherche, professeur à l'institut supérieur de Tétouan et directeur de l'école islamique libre de Tanger. Il a représenté le Maroc dans de nombreux instituts et collectifs de langue arabe et d'islamologie. Il a participé à la création de l'Alliance des ouléma du Maroc qu'il avait présidée de 1961 à 1987. Enfin, il a publié plusieurs œuvres et livres dont «Le Génie marocain dans la littérature arabe» en trois tomes ; «Célébrités du Maroc en 50 épisodes» et «Discours sur la littérature marocaine moderne». Le 9 juillet 1989, il est mort à Tanger et fut inhumé au cimetière Al Moujahiddine.

Le Matin

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