Tanger Expo 2012 : La cerise sur le gâteau

Le président du BIE : «Nous sommes tous frappés par la beauté de Tanger et son inter-culturalité»

«Tangèèè», c'est de cette manière que le nom de la ville du détroit a été prononcé par H.E Jianmin Wu, président du BIE. L'air charmé et rêveur, le président n'a pas caché sa grande admiration pour la ville devant la cinquantaine de délégués du Bureau international des expositions (BIE), lors de son allocution d'ouverture du colloque international organisé, hier 25 mai, dans le cadre de la candidature de Tanger pour l'organisation de l'Exposition internationale 2012. «J'interprète le sentiment de la plupart des délégués qui visitent la ville pour la première fois.

C'est une ville merveilleuse qui mérite d'organiser cet événement», a souligné Jianmin Wu. Et d'ajouter : «Nous sommes tous frappés par la beauté de Tanger et son inter- culturalité». Le président n'a pas manqué de rappeler qu'il avait déjà, en compagnie du secrétaire général du BIE, effectué une visite dans la ville il y a douze ans. «C'était une façon de porter un message au continent africain que l'organisation de l'Exposition internationale est ouverte à toutes les nations.

Et nous sommes ravis que le Maroc ait bien saisi ce message puisqu'il est candidat pour 2012». De son côté, Fédérico Mayor, ancien directeur de l'Unesco de 1987 à 1999, membre du Groupe de haut niveau pour l'Alliance des civilisations et membre du comité de soutien international de la candidature de Tanger a insisté, dans son message adressé aux invités du Maroc, sur l'importance du thème choisi par les organisateurs. «C'est un thème qui porte sur la connaissance et l'ouverture sur l'autre. C'est le thème de la tolérance et il mérite d'être retenu», a-t-il souligné.

Auparavant, Mehdi Mimoun, directeur des études et de la coordination sectorielle au sein du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération avait souligné, au nom de son ministre, Mohamed Benaissa, que Tanger représente l'Afrique et les pays de la Méditerranée. «Donnez une chance à Tanger, c'est ouvrir la voie à d'autres pays», a-t-il avancé.

Organisé au Centre des conférences d'Asilah, le colloque s'est déroulé en trois sessions. La première, consacrée au thème «Routes et rencontre des cultures» a permis de faire le point sur l'une des dimensions des routes du monde, à savoir celle de support d'échanges d'expériences culturelles, de savoir et de diffusion d'idées et de connaissance.
Asilah - Mohamed Akisra

Un volet qui a été largement explicité par l'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun et Mustapha Bennouna, écrivain, poète et président de l'université Abdelmalek Essaâdi de Tanger.
Selon Benjelloun, «Tanger est de ces villes qui ne laissent jamais indifférent.

Mieux, c'est une ville qui vous prend et vous n'en saurez pas toujours la raison précise…» Et de poursuivre : «En choisissant Tanger pour l'organisation de l'Exposition internationale en 2012, vous permettrez à ses citoyens et à tous les Marocains de vous démontrer combien ils sont attachés et déterminés à mener cette passion jusqu'au bout, celle qui consiste à participer et à œuvrer à la construction d'un monde meilleur».

Une autre dimension des routes, conçue en tant que facteur de développement et de progrès a été abordée lors de la deuxième session. Un volet qui garde toute son importance. En effet, les grands chantiers réalisés ou en cours, au niveau national et régional, illustreront cette dimension des «routes » dans le processus de développement économique, social et culturel du Maroc.

Cette session a été animée par Adil Douiri, ministre du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Économie sociale, Karim Ghallab, ministre de l'Équipement et des Transports, Salaheddine Mezouar, ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie, Mohamed Benchaaboun, directeur général de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) et Noureddine Ayouch, président de l'Association Zakoura et de l'Association 2007 Daba.

La troisième session a été, quant à elle, consacrée aux «expositions et coopérations culturelles». Une manière de reconnaître le rôle des expositions internationales dans la promotion et la coopération culturelle entre les pays. Cette session a été également une occasion pour présenter «Expo Tanger 2012» et de souligner le caractère universel de ses objectifs.

«Choc des ignorances»

La journée a été marquée par un déjeuner offert par le Premier ministre, Driss Jettou, à l'ensemble de la délégation. Dans son allocution, le chef du gouvernement a insisté sur les notions de dialogue, de tolérance et de respect.

«Au moment où l'on entend parler de plus en plus de chocs des civilisations, de clivages et de ruptures, il est temps d'affirmer haut et fort que le choc des civilisations n'est qu'un choc des ignorances, comme l'a récemment affirmé Sa Majesté le Roi Mohammed VI».

Jettou a également souligné l'engagement du Royaume au plus haut niveau, ainsi que les vastes chantiers entamés par le Maroc, notamment en matière de développement économique, de cohésion sociale et de respect des droits de l'homme. «Nous sommes convaincus que grâce à votre appui, nous pourrons ouvrir une nouvelle page dans l'histoire du BIE, ce qui ouvrira la porte à tous les pays émergents qui souhaiteraient à l'avenir se porter candidats», a-t-il conclu. Asilah.

Source: LE MATIN, 25.05.2007