Impacts du tourisme sur la société locale et les ressources naturelles
Jusqu'à la fin des années 1980 le tourisme était l'une des activités principales à Tanger et I'un des secteurs qui participaient de façon significative à la résorption du chômage au niveau de la ville en générant des dizaines de milliers d’emplois directs et indirects. Par ailleurs, le tourisme est un consommateur de la production agricole, piscicole et artisanale locale. Cependant, le développement du tourisme dans cette région, où cette activité ne pourrait en aucun cas résoudre tous les malaises des populations locales assez défavorisées s'est accompagné de l’émergence de certains phénomènes sociaux indésirables et qui portent préjudice à l’activité elle-même. A titre d'exemple nous citons : les cas des marchants ambulants des produits artisanaux, les faux guides, les différentes formes d'harcèlement, la mendicité...
Par ailleurs, la vallée de Oued Chett et Oued Mellaleh, transformée par la « SNABT » en zone d'aménagement touristique, était auparavant une zone d’agriculture riche et une source d'approvisionnement de la ville de Tanger en produits agricoles.
L'expropriation des terrains a entraîné un exode rural vers la ville, la perte d'emploi pour des centaines d'agriculteurs et la perte des revenus réguliers pour des centaines de familles qui malgré les indemnisations, reçues en contre partie de leurs terrains expropriés, dans leur majorité n'ont pas pu s'intégrer dans le mode de vie urbain. Elles se sont implantées dans quartiers périphériques anarchiques tel que Tanger Albalia, Bani Makada, Dchar Ben Diban, El Aouarna..., avec tous les effets négatifs qui accompagnent cette migration et ces types d'habitats insalubres.
IL y a lieu de signaler que l'activité touristique florissante durant plusieurs années à Tanger et génératrice d'emploi constitue en elle-même un facteur d'attraction des citoyens démunis (envie de côtoyer le monde riche propre et moderne) aggravant ainsi le phénomène de 1'exode rural.
Durant les années de la sécheresse (1994-1996) la ville de Tanger souffre d'une pénurie en eau potable. L'approvisionnement des établissements touristiques se faisait au détriment des besoins populations locales.
IL convient de noter que d'autres problèmes environnementaux causés par les activités d'autres secteurs ont porté préjudice à l'activité touristique :
v Dégradation et amaigrissement de la plage par l'érosion éolienne et la houle amplifiée par le prolongement de la jetée du port. L'effet de la houle a mis en danger certaines installations hôtelières notamment H. Malabata et H. Tarik. Cette dégradation de la plage est également causée par le pillage exagéré des sables ;
v Le manque d'assainissement risquerait de polluer définitivement la plage de la ville et rendre celle-ci dangereuse a la baignade en raison des impacts sur l'hygiène qu’engendrent les eaux usées et les rejets industriels toxiques drainées particulièrement par Oued Moghogha ;
v L’envasement du lac artificiel au niveau de la baie de Tanger ;
v Les interférences entre les besoins du tourisme et ceux des autres activités se traduisent de façon évidente sur le front de mer ou toutes les fonctions et infrastructures (transport routier, voie ferrée, accès au port, promenade, entrée des hôtels installations récréatives « bars, restaurants... ») s’entremêlent dans un désordre non souhaitable et augmente ainsi le niveau de pollution et des nuisances.
Ce même scénario risque de se répéter dans la zone touristique sud, ou convergent de nombreux projets peu compatibles entre eux (Terminal du gazoduc, Zone industrielle, Projet du nouveau port commercial de Tanger, Projets touristiques...).
Du point de vue culturel, certains établissements, tel que Hôtel Al Manzeh, illustrent par leur architecture le brassage entre les civilisations qui se sont croisées à Tanger (Architecture Arabo-Andalouse, Espagnole, Britannique). La mise en valeur de Ksar Al Mandoubia par sa transformation en musée permanent de l’histoire mondiale miniaturisée des grandes batailles.