Les Grottes d'Hercule, l'un des plus anciens vestiges de la région nord du Maroc, courent le risque de sombrer en mer. Ces grottes sont actuellement dans un état de délabrement avancé. Le dernier incident en date est l'effondrement d'un pan de rocher de la grotte. Incident qui a provoqué la fermeture du site en attendant d'évaluer les dégâts. Cet état est le résultat conjugué des infiltrations de pluies mais aussi des constructions anarchiques qui ont fleuri alentour. En effet, en terrasse (qui sert de plafond à la grotte), ont pris place au fil des ans nombre de constructions anarchiques: cafés et boutiques de souvenirs, entre autres. Outre la dégradation du plafond de la grotte, ces constructions portent atteinte, selon une étude de l'Agence urbaine, au caractère spécifique du site et empêchent toute exploitation rationnelle et efficace des potentialités touristiques. L'Agence urbaine a en effet formulé deux propositions. La première, drastique, envisage de raser purement et simplement ces constructions et de les remplacer par un projet touristique qui tienne compte des spécificités de la zone. La deuxième solution, plus conciliante, se propose d'intégrer les constructions existantes en les «camouflant» avec de la verdure. En outre, il est aussi proposé de mettre en place un kiosque d'information à l'entrée de la grotte pour en retracer l'histoire et les caractéristiques. A l'intérieur, les techniciens de l'agence ont proposé de mettre en place un spectacle sons et lumière.
Pour donner une nouvelle dynamique au site, qui n'a pas connu de rénovation depuis les années 80 avec la mise en place de l'éclairage électrique. Les grottes pourraient en effet retrouver leur aspect d'antan. La visite du site est payante, le ticket étant vendu à 5 dirhams encaissés par la ville de Tanger. A raison de 30.000 visiteurs par an, cela générerait assez de ressources pour se prendre en charge, note un observateur. A noter que les Grottes d'Hercule ne sont pas seules menacées. Non loin de Cap Spartel se trouve le site de Cotta, avec des vestiges de l'époque romaine qui se sont retrouvés dans l'enceinte d'une propriété privée. A noter le cas de Lixus, situé en bordure de la route nationale Larache-Tanger. Même protégée par une clôture, l'ancienne ville est le lieu de tous les pillages à cause du manque de surveillance.
Source: l'Economiste.