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"Tan querida Tánger" le Blog de Brahim MARRAKCHI
19 avril 2007

Tanger - une ville trop chère

Dans la ville du Détroit, l'offre est grande et variée et les prix grimpent à n'en finir plus. Faute de statistiques fiables et dans un marché totalement opaque, il est difficile de cerner la réalité de l'immobilier tangérois. La spéculation bat son plein, l'évasion fiscale enregistre des chiffres à donner le tournis et l'Etat et ses réglementations sont absents ou mis à l'écart.

Le marché évolue au gré de la spéculation d'un cartel formé de quelques familles qui contrôlent le secteur depuis des années. Le secteur immobilier étant le terreau par excellence du blanchiment de l'argent de drogue et d'autres trafics.

La notion de «prix de référence» n'existe pas. L'on voit grimper d'une manière vertigineuse et incontrôlée le prix du mètre carré d'un même immeuble, pratiqué par le même promoteur, au gré de la demande et de la conjoncture.

En quelques mois, les prix ont grimpé, par exemple, dans un édifice du moyen standing au centre-ville, de 4.000 à 5.200 dh pour finir à 6.000 dh.

Dans la zone du front de mer, un immeuble encore en construction a démarré ses ventes sur le plan à 9.000 dh avant de passer en un laps de temps à 17.000 dh et atteindre finalement 30.000 dh. Ils ont plus que triplé en quelques mois seulement. Autre exemple : cet immeuble du centre, en plein boulevard, qui affiche 20.000 dh le m2 pour des appartements de 100 mètres carrés, soit 2 millions de dh par unité. Aux dernières nouvelles, le promoteur de l'immeuble a revalorisé de 5.000 son offre, le tarif actuel est à 25.000 dh et ces chiffres risquent de grimper encore en l'absence de tout contrôle.

Les prix de l'immobilier à Tanger semblent aujourd'hui loin de toucher le plafond. Durant les trois dernières années, ils ont connu une croissance moyenne dépassant largement les 30%. Une tendance qui, non seulement se poursuit cette année, mais s'accentue davantage.

Dans l'ensemble, des appartements de moyen standing cédés, il y a encore quelque temps à des prix moyens entre 6000 et 7000 dh sont actuellement proposés à plus de 10.000 dh le mètre carré. Dans le haut de gamme, la fourchette démarre à 12.000 pour s'étendre jusqu'à 15.000 dh, voire plus. Dans certains emplacements, les tarifs atteignent des sommets jamais égalés.

Cette flambée de l'immobilier, on l'explique auprès des professionnels par deux facteurs: «La rareté des terrains conjuguée à la spéculation». Pour le commun des Tangérois, les opérations de blanchiment d'argent de drogue et autres trafics illicites, injecté à flot dans l'économie locale, y sont pour beaucoup.

De nombreux «investisseurs» préfèrent, en outre, acheter et spéculer à l'annonce des grands chantiers que connaissent la ville et sa région.

Dans la gamme du logement luxueux, l'offre risque d'être renforcée sur les deux prochaines années avec l'entrée sur le marché de nombreux complexes touristiques et résidentiels de la côte Atlantique.

Plus de 600 hectares y sont actuellement en projet. Et cela sans compter les 2600 ha ouverts dernièrement à une «urbanisation contrôlée» dans la zone de la Grande Montagne

Au total, l'Agence urbaine prévoit d'ouvrir près de 5.000 ha à l'urbanisation dont 3.200 dans l'arrondissement de Tanger-ville.

Par ailleurs, aujourd'hui encore et malgré de tels prix, il est difficile de trouver un logement. La demande est telle que les immeubles sont vendus en grande partie sur plan, bien avant la fin des travaux.

Le logement dit économique n'échappe pas à la règle. Dans ce secteur pourtant contrôlé par l'Etat, la logique voudrait que les tarifs soient connus et respectés. Il y a encore peu, avant le débarquement dans la ville d'un groupe sérieux et à la réputation irréprochable, les prix sont fixés selon l'humeur du promoteur. Un appartement cédé sur le papier à 200.000 dh, plafond autorisé par l'Etat, est facilement écoulé à 300.000 voire 350.000 dh. Toutefois, la donnée risque de changer à la faveur des classes à faible revenu avec l'entrée sur le marché des opérateurs de la taille d'Addoha. Ce dernier a démarré les travaux de construction de 9.000 logements économiques dans la nouvelle cité d'Ibn Battouta.P1010035

Tanger connaît également une présence de plus en plus remarquée des promoteurs immobiliers espagnols.

Urbas, un des géants de l'immobilier espagnol avec Fadesa, a ainsi acheté 6500 m2 de terrains au centre-ville de Tanger. Ces terrains seront dédiés à des immeubles de haut de gamme avec des plateaux pour bureaux.

Un autre opérateur espagnol, le groupe Salamanca vient d'acquérir plus de 16.000 m2 en plein boulevard Mohamed V. La transaction a été facturée à plus de 65 millions de dh et le terrain est destiné à recevoir un centre de loisirs et de commerce ainsi que des résidences.

Miraflores, un autre groupe immobilier espagnol ,est en phase de terminer la construction d'un imposant building de 14 étages avec vue sur mer. Il comprendra 77 appartements de haut standing, des plateaux de bureaux et des locaux commerciaux. Les prix des appartements varieront entre 700 000 dh et 3,8 millions de dh pour des superficies allant de 67 à 265 m2.

Renta, à travers sa filiale Mixta Africa, s'est lancé dans la réalisation d'un projet de constructions économiques à la périphérie de la ville. Le groupe propose 500 appartements et divers locaux commerciaux dont le prix démarre à 160.000 dh.

Source: Liberation.press.ma

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